Prématurité, nouveau dégât collatéral du réchauffement climatique
La température ambiante, en particulier la chaleur, est de plus en plus reconnue comme un facteur déclenchant de l’accouchement prématuré. Mais les études sont limitées et les résultats mitigés.
C’est pourquoi une équipe de chercheurs de Grenoble s’est intéressée au sujet.
L’objectif était d’évaluer les effets liés à la chaleur et au froid, tout au long de la grossesse. Pour cela, ils se sont appuyé sur 5 347 naissances issues de trois cohortes mère-enfant : EDEN (Nancy et Poitiers), PELAGIE (Bretagne), et SEPAGES (Grenoble). La température a par ailleurs été examinée sous plusieurs angles : température moyenne, température nocturne et diurne, variabilité de la température et canicules.
Les résultats ne montrent pas d’association claire avec la variabilité de la température ou les indicateurs de canicule. En revanche, ils démontrent que la chaleur nocturne est nocive pendant les 5 premières semaines après la conception, ainsi que pendant le 6e mois de grossesse. Et elle augmentait le risque d’accouchement prématuré.
Le froid s’est aussi révélé être un facteur augmentant ce risque. Les chercheurs ont en effet découvert que l’exposition à des températures basses entre le milieu du premier trimestre et le second trimestre, ainsi que pendant la semaine qui précède l’accouchement, peut accroître le risque d’accouchement prématuré.
Ces résultats indiquent que la chaleur et le froid pourraient jouer un rôle précocement au cours de la grossesse sur le risque de prématurité.
Early delivery following chronic and acute ambient temperature exposure: a comprehensive survival approach – Johanna Lepeule et al. Int J Epidemiol. 2023 Jun 6;52(3):761-773.
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