L’ARFID, cet acronyme ne vous dit peut-être rien mais il désigne une pathologie qui touche jusqu’à 2 % des enfants. L’Avoidant Restrictive Food Intake Disorder, ou évitement d’ingestion aliments, est un trouble défini pour la première fois en 2013 et qui présente 3 symptômes majeurs :
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- Aversion sensorielle pour certaines textures, goûts, couleurs, plus rarement la température des aliments
- Manque d’intérêt chronique pour l’alimentation
- Peur vis-à-vis d’un risque associé à l’alimentation, que ce soit de vomissement, d’étouffement, de fausses routes ou de douleur, voire d’inconfort abdominal après le repas.
Source : Didier Pol
Tous ces symptômes mènent à une alimentation réduite, à un choix d’aliments très restreint et des ingestas souvent insuffisants. Ils sont parfois confondus avec ceux du syndrome du petit mangeur ou de l’anorexie. Pourtant, dans le cas de l’ARFID, la volonté de maigrir est absente, mais au moins l’un de ces 4 éléments doit être présent : perte de poids ou vitesse de croissance insuffisante chez l’enfant, déficit macro ou micronutritionnel, dépendance à une nutrition entérale ou à des compléments nutritionnels oraux et conséquences délétères sur la vie psychosociale. Véronique Abadie, professeur en pédiatrie générale et maladies infectieuses, identifie 3 types d’ARFID :
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- L’ARFID secondaire à une pathologie somatique antérieure vue chez les enfants qui ont subi des réanimations néonatales, chirurgies dans les premiers mois de vie, ou qui ont eu des pathologies chroniques cardiorespiratoires ou digestives
- L’ARFID chez les enfants autistes
- L’ARFID primitif survenant chez un enfant qui n’a pas connu de troubles du neurodéveloppement ou de pathologie organique avérée.
Le dernier type semble de plus en plus fréquent, touchant des enfants qui présentaient dans les débuts de leur vie des reflux, des pleurs intenses et des difficultés de sommeil. Ces enfants sont généralement sensibles, anxieux et deviennent rigides et dans le contrôle. Ils ont souvent au moins un parent anxieux, fragile, qui présente des traumatismes ou un parcours périnatal complexe.
Pour en venir à bout, les soins pluriprofessionnels (psychiatre, psychologue, nutritionniste, gastropédiatre, orthophoniste, psychomotricien, etc.) sont indispensables, sous peine de voir ce trouble perdurer toute la vie.
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